En débutant dans ce domaine, il va falloir privilégier la photographie de la voie lactée ou la circumpolaire car prendre en photo des objets du ciel lointain nécessite du matériel onéreux et sophistiqué. Je vais alors me concentrer sur la photographie de la voie lactée ou du ciel en général, qui est la technique que j’ai le plus pratiqué.

Le matériel

Le choix du matériel est primordial pour réussir ses photos des étoiles. La prise de vue s’effectuant dans le noir, il va vous falloir un appareil photo disposant d’un mode manuel pour gérer vous même les réglages, un appareil photo reflex ou mirrorless est alors recommandé  :

  • Le boîtier n’est pas le plus important, j’ai moi même commencé l’astrophotographie avec un boîtier reflex entrée de gamme (le Canon EOS 1300D). Le seul problème des boîtiers entrée de gamme est la présence de bruit dans l’image assez rapidement en montant les ISO.
  • Ce problème peut se résoudre en choisissant un objectif de bonne qualité et avec une grande ouverture. Il faut privilégier un objectif ultra grand-angle ou grand-angle. J’ai commencé avec un Tokina 11-16mm f/2.8 pour ensuite acheter un Sigma 18-35mm f/1.8.

Il vous faudra aussi quelques accessoires, certains sont obligatoires et d’autres additionnels mais permettent d’améliorer le rendu final. :

  • Posséder un trépied est fondamental, il va permettre d’orienter l’appareil photo et de le maintenir immobile pendant le temps de pose de la photo.
  • La lampe frontale ou lampe torche est aussi importante, elle va vous aider à vous déplacer jusqu’au lieu de prise de vue et à installer votre matériel. Pour vous installer et vous déplacer, il faut privilégier une lampe frontale avec un mode lumière rouge pour plus de confort et ne pas être éblouis. La lampe torche peut aussi être utilisée lors de la prise de vue pour illuminer un élément du cadre ou créer un faisceau lumineux dans l’image.
  • Le dernier accessoire n’est pas obligatoire mais peut simplifier la prise de vue, il s’agit d’une télécommande. Elle permet de déclencher la photo sans faire bouger l’appareil.

La préparation, une étape à ne pas négliger

Afin d’obtenir une photo du ciel réussie, il va falloir préparer votre sortie. Il faut ainsi décider quand sortir faire des photos et où se rendre pour les faire. 

Pour trouver une bonne période il faut regarder un calendrier lunaire. On cherche à avoir un ciel le plus noir possible donc le meilleur moment est entre une semaine avant et une semaine après la nouvelle lune. La météo est aussi très importante car on recherche un ciel le plus dégagé possible, le critère à surveiller est la couverture nuageuse. Le site Météorama permet d’avoir ce critère heure par heure.

La deuxième étape est le choix du lieu. Pour cela, je vous conseille d’utiliser la carte AVEX de la pollution lumineuse. Elle permet de trouver un endroit éloigné des grandes villes et des zones polluées niveau lumière, il ne faut pas oublier que la voie lactée se trouve en direction du sud/sud-est. Après avoir repéré une zone appropriée pour faire de l’astrophotographie, il faut trouver un lieu précis. J’utilise personnellement Google Maps dans un premier temps puis j’essaye de me rendre sur place pour mieux visualiser l’espace et les cadrages possibles. Cela permet de trouver un élément du paysage à inclure dans sa photo de la voie lactée pour renforcer l’impact de l’image. Cet élément peut-être un arbre ou la crête d’une montagne par exemple.

Pour les deux parties de la préparation le logiciel Stellarium est très utile car il offre la possibilité de visionner le ciel et l’orientation de la voie lactée suivant une position GPS et à une date et heure précise. La phase de préparation est cruciale pour obtenir un bon rendu final et il ne faut surtout pas négliger cette partie.

La prise de vue

Une fois votre repérage effectué et vous être rendu sur place de nuit, vous allez pouvoir passer à l’étape de la prise de vue. La technique utilisée est la pose longue donc le mode manuel de votre appareil photo est obligatoire. Pensez aussi à désactiver la stabilisation du capteur et de votre objectif et passer la mise au point en manuel. Après avoir trouvé un cadrage qui vous plaît, il vas falloir zoomer numériquement sur une étoile et faire la mise au point dessus. Vous allez ensuite jouer sur les trois réglages principaux :

  • L’ouverture. Vous allez chercher à obtenir le plus de lumière possible donc à utiliser l’ouverture maximale de votre objectif (f/1.4 ou moins selon le matériel).
  • La vitesse d’obturation. Ce réglage va varier selon la longueur focale de votre objectif mais se trouvera souvent entre 5 secondes et 30 secondes. Si la vitesse est trop lente il y aura un effet de filée sur les étoiles. Pour trouver la bonne vitesse il faut utiliser la règle des 500 : si vous avez un capteur plein format, divisez 500 par votre longueur focale et vous avez le nombre de secondes d’exposition maximum. Si vous avez un capteur d’une autre taille, multipliez votre longueur focale par le facteur d’agrandissement du capteur avant d’utiliser la règle des 500. 
  • La sensibilité ISO. Il ne va pas falloir trop monter cette valeur car plus l’ISO est haut, plus il y a du bruit dans l’image. Ce réglage va varier selon l’objectif et le boîtier utilisé mais il faut essayer de rester en dessous de ISO 3200 et avoir une image bien exposée.

Pour améliorer le rendu final vous pouvez utiliser deux techniques différentes :

  • La première consiste à prendre une dizaine de photos d’affilée sans bouger l’appareil photo pour les empiler par la suite dans Photoshop et réduire le bruit dans l’image. Cette méthode s’appelle le stacking et sera évoqué plus tard dans la partie retouche.
  • La deuxième méthode est le panorama. Cette technique va vous permettre d’obtenir une photo avec une très bonne définition et de prendre en photo une plus grande partie de la voie lactée si vous n’avez pas d’objectif ultra grand-angle. Il vous suffit de mettre votre appareil à l’horizontal et vers le sol puis de prendre des photos en l’orientant de plus en plus vers le ciel. Une fois sur votre ordinateur vous n’avez plus qu’à assembler les différentes photos avec Photoshop ou Lightroom.

La retouche, l'étape finale

Le dernière phase avant de pouvoir partager vos clichés ou encore les imprimer est l’étape cruciale de la retouche. Pour cette partie, j’utilise personnellement la suite Adobe avec le logiciel Lightroom pour le traitement couleur de l’image et Photoshop pour la partie réduction du bruit de l’image.

Pour en apprendre plus sur cette tâche complexe à expliquer par écrit je vous renvoie vers une vidéo du youtubeur et photographe Arnaud THIRY. Cette vidéo à beau avoir été publiée il y a maintenant 6 ans, elle m’a été très utile et reste selon moi la plus intéressante pour apprendre à retoucher ses photos des étoiles (la partie retouche est disponible au timecode 21:42). Il y explique notamment la méthode du stacking pour réduire le bruit dans l’image.

Quelques exemples de mes photos

J’espère que cet article vous aura permis de découvrir l’astrophotographie et vous aura donné envie de vous essayer à cette pratique que j’affectionne particulièrement.